Par Arnaud Theurillat-Cloutier, membre du Comité du journal de l’ASSÉ

Une centaine de manifestants et manifestantes s’est rassemblée, mercredi le 10 juin au matin, devant l’Hôtel Hilton Bonaventure de Montréal pour protester contre la présence du président colombien et le projet de traité de libre-échange Canada-Colombie. Cette manifestation s’est tenue suite à l’appel de la coalition SOS Colombie qui regroupe plusieurs organisations de la société civile.

À l’occasion de l’allocution du président colombien Alvaro Uribe au Forum international des Amériques, SOS Colombie a dénoncé la volonté du gouvernement canadien de signer un accord de libre-échange avec le « pays des Amériques détenant la pire réputation en matière de droits humains ». En effet, alors que le traité de libre-échange est à l’étape de la ratification au Parlement canadien, les porte-paroles de SOS Colombie ont rappelé les « violentes agressions envers les mouvements sociaux, les journalistes, les autochtones, les afro-colombiens, les syndicalistes, les étudiants, les défenseurs des droits de la personne » sous le régime d’Uribe. L’armée colombienne est de fait dénoncée pour ses nombreuses « atrocités ». SOS Colombie rappelle également que les liens entre les proches d’Uribe et les paramilitaires d’extrême droite ne sont plus à démontrer. Ces paramilitaires sont notamment accusé-e-s des meurtres de syndicalistes. Devant les portes de l’Hôtel Hilton, les manifestants et manifestantes ont dénoncé cette situation aux cris de « Nous voulons la vérité ! Plus jamais l’impunité ! ».

Alors que s’enchaînaient discours et slogans depuis déjà une heure, les contestataires ont donné la parole à une militante des droits humains. Marie Dominique, membre du Comité pour les Droits Humains en Amérique latine (CDHAL), n’a pas pu assister aux conférences tenues ce jour-là, alors qu’elle était dûment inscrite au Forum : « On m’a expulsée en me disant très clairement qu’on ne voulait pas de gens comme moi, des droits humains, à l’intérieur du Forum. », a-t-elle rapporté. « Je pense que cela démontre très clairement que les gens qui sont en dedans ne travaillent pas du tout pour le peuple, pour la population tant québécoise, canadienne [que] colombienne. […] Les gens qui sont à l’intérieur viennent représenter des intérêts économiques privés. », a renchéri Marie Dominique. Ghislaine Raymond d’ATTAC-Québec a, quant à elle, attaqué le libre-échange en soulignant qu’il signifie en fait « toujours plus pour la croissance, plus d’inégalités, moins de richesse qui est distribuée ». La foule a appuyé à de nombreuses reprises son propos en scandant notamment « Face aux multinationales, résistance globale ! ». Le rassemblement a aussi été animé par des musiciens et musiciennes et par la mise en scène du procès d’Alvaro Uribe, qui a, sans surprise, été reconnu coupable.

Organisations membres de SOS Colombie : Développement et Paix, CDHAL, PASC, RAJ de Sherbrooke, ASOCOLOM, RQIC (FTQ, CSN, CSQ et CSD et des syndicats indépendants tels la FIQ, le SPGQ), FFQ, Ligue des droits et libertés, RQGE, FECQ, FEUQ, Alternatives, CISO et MEPACQ.

Plus d’informations :
Article du PASC
Section de SOS Colombie sur le site du CDHAL