Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante
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La brutalité policière… contre les militantEs, contre les femmes

Lettre ouverte écrite en 2005 dans le contexte de la grève générale étudiante qui a pris place en hiver.

Nous vivons présentement la grève étudiante la plus importante de l’histoire québécoise, en terme du nombre d’étudiant-e-s impliqué-e-s. Tous et toutes sont d’ailleurs à même de constater que les actions étudiantes sont omniprésentes : manifestations, blocus, occupations sont des moyens d’action visibles dont se sont doté-e-s les étudiant-e-s. Et malheureusement, de nombreuses interventions policières sont venues réprimer ces actions. On dénombre plusieurs arrestations dans le cadre de la grève : on pense par exemple aux 42 étudiant-e-s de l’UQAM, arrêté-e-s lors d’une occupation des locaux étudiants de l’université.

On s’en doutait déjà : les services de police sont rarement des agent-e-s de changement social progressiste. Le racisme au sein des interventions policières est d’ailleurs bien connu : il n’y a qu’à penser aux cas de profilage racial, de même qu’à la tristement célèbre affaire Barnabé. Cependant, une autre brutalité policière discriminatoire reste très peu documentée, et encore moins médiatisée : celle perpétrée contre les militantes parce qu’elles sont des femmes…

Quelques exemples, parmi tant d’autres, suffiront à éclairer votre lanterne :

• Alors qu’elles faisaient la file afin de faire prendre leurs empreintes après une manifestations, plusieurs militantes se sont faites traiter de SALOPES par les policiers

• Alors que deux militantes se trouvaient seules avec des policiers, deux d’entre eux se sont interrogés, à savoir laquelle ils CHOISISSAIENT… Ils ne sont pas passés aux actes, mais que l’on soit clair : on parle ici d’une incitation au viol.

• Ailleurs, un policier, dans le cadre d’une altercation verbale avec une militante qui lui reprochait d’aimer et d’utiliser abusivement le pouvoir, lui a répondu : « Oui, tu as raison, je suis bandé dur ! ».

L’utilisation de telles manœuvres par les troupes de police, agent-e-s de répression du gouvernement, nous prouve une fois de plus que l’égalité des sexes n’est pas atteinte et que beaucoup de travail reste encore à accomplir. Cependant, devant une manifestation aussi claire de sexisme, il est temps que l’opinion publique, les services de police et le gouvernement s’interrogent sur ces pratiques et prennent des mesures pour y mettre fin. Personne n’aime se faire arrêter, surtout lorsque l’on considère la légitimité de la cause et des moyens d’action dont se sont doté-e-s les étudiant-e-s. Cependant, les militantes qui subissent la répression policière aimeraient bien se faire arrêter en paix : elles se font déjà de poilues, de crottées, de dangereuses activistes… Est-il nécessaire de les traiter de salopes par-dessus le marché ? Une autre preuve que les policiers, appelés communément les « cochons », portent bien leur surnom…

Eve-Marie Lampron, Doctorante en histoire et gréviste, Université de Montréal

Libellé de la proposition adoptée lors du congrès de la CASSÉÉ tenu les 2 et 3 avril 2005

Attendu que la CASSÉÉ dénonce depuis sa formation la discrimination envers les femmes et la violence verbale et physique qui touche les stéréotypes liés à l’identité sexuelle qui sont perpétrées contre les militantes et militants ;

Attendu que la brutalité physique et la violence verbale infligée aux étudiantes militantes, entre autre depuis le début de la grève, dépassent toutes les limites de l’acceptable (les menaces, les insultes, les commentaires dégoûtants et déplacés et les agressions envers les étudiantes) ;

Attendu que la présence et l’intervention policière s’intensifient dans nos institutions scolaires ;

Attendu que la violence faite aux femmes depuis le début de la grève n’est pas connue du grand public ;

Attendu que la montée exponentielle des commentaires paternalistes venant de toute part ;

Qu’Ève-Marie Lampron soit mandatée d’écrire des lettres ouvertes pour dénoncer cette violence faite aux femmes en temps de grève.

Que tous les communiqués et conférences de presse de la CASSÉÉ réitèrent la présence dans chaque action de contingents pour la défense du droit des femmes dénonçant la violence faite aux femmes en général et aux femmes grévistes en particulier. Attendu que la CASSÉÉ dénonce depuis sa formation la discrimination envers les femmes et la violence verbale et physique qui touche les stéréotypes liés à l’identité sexuelle qui sont perpétrées contre les militantes et militants ;

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