Depuis les 2 dernières semaines, plusieurs interventions médiatiques touchent de près ou de loin l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) ainsi que le mouvement étudiant en général. Voici donc une petite analyse de la conjoncture.
Au niveau des journaux étudiants, l’impact campus n’y va pas de main morte. Lançant le bal avec un article sur la division au sein de l’ASSÉ en axant surtout sur les démissions au sein de certains comités, l’impact campus a ensuite publié deux articles attaquant en premier lieu la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) sur l’histoire du putsch manigancé à l’AETELUQ, pour ensuite aborder les côtés plus sombres de cette fédération. On y couvre également la campagne de l’ASSÉ suite aux prises de positions du Congrès de novembre.
Du côté des médias de masse traditionnels, plusieurs éléments retiennent l’attention. L’UQAM a bénéficié la semaine dernière de subventions de Québec et d’Ottawa totalisant 14 millions de dollars, dans le but d’améliorer ses infrastructures et d’attirer les meilleur-e-s chercheurs et chercheuses de la province. Claude Corbo, recteur de l’UQAM, a pu nous gratifier de cette délicieuse déclaration : « Vous savez, les professeurs ne viennent pas à l’UQAM parce que le recteur est fin. ». Ça, on s’en doutait !
Dans la saga entourant la tarification des services publics pour rembourser la dette québécoise, le ministre libéral des Finances Raymond Bachand a bel et bien confirmé le 24 novembre dernier que les hausses prioritaires toucheraient Hydro-Québec. Cette mesure avait d’ailleurs été fortement critiquée par l’IRIS dans une lettre ouverte du Devoir datant du 2 octobre. Toutefois, Bachand parle également de hausses de la contribution des citoyennes et citoyens dans le régime de santé et de mesures incitatives pour que les personnes âgées travaillent plus longtemps…
Pendant que le gouvernement nous demande de nous serrer la ceinture et de travailler plus, on apprend de Statistique Canada que les profits des entreprises canadiennes ont grimpé de 7,9 % depuis le dernier trimestre, totalisant 54,1 milliards de dollars. Certaines associations étudiantes nous rappellent très justement qu’au contraire du gouvernement, il ne faudrait pas hésiter à aller piger dans la masse salariale des dites entreprises.
Des groupes communautaires ont également fait plusieurs actions pour demander un réel plan de lutte à la pauvreté au ministre libéral de l’emploi et de la solidarité sociale (sic) Sam Hamad. « Les groupes communautaires revendiquent une majoration substantielle du salaire minimum et des prestations d’aide sociale et la fin du détournement des pensions alimentaires. Ils souhaitent aussi obtenir un financement récurrent des logements sociaux et l’abolition des classes d’assistés sociaux. ».
Les étudiants et étudiantes du Cégep du Vieux Montréal ont de leur côté fait une grève ce 25 novembre dernier pour protester contre la hausse des frais afférents prévue par la direction. De plus, les tentatives de l’Université de Montréal pour hausser les frais institutionnels obligatoires (FIO) de 1000 $ par année pour les étudiantes et étudiants en médecine dentaire ont été coupées net par la ministre Courchesne, qui affirme que cette mesure ne respecte pas le règlement gouvernemental pour limiter les hausses de frais afférents au niveau universitaire.
Du côté de l’aide financière aux études, la Fondation canadienne des bourses d’études du millénaire (FCBEM) soutient que l’amélioration de l’aide financière ne suffit pas à réduire les écarts de participation aux études postsecondaires. Le document de la FCBEM révèle que les Canadiens et Canadiennes les mieux nanti-e-s sont deux fois plus susceptibles d’atteindre l’université que leurs compatriotes moins favorisé-e-s, et qu’aux obstacles financiers s’ajoutent d’autres facteurs, comme la situation socio-économique, le rendement scolaire, le comportement individuel (motivation, aspirations, etc.) de même que des facteurs liés au milieu physique (distance entre le domicile et le lieu d’études).
Finalement, les député-e-s québécois et québécoises ne se sont pas entendu-e-s la semaine dernière sur une motion concernant le droit de retrait du Québec pour le Programme canadien de bourses aux étudiants (PCBÉ), ce qui ralentit le processus de rapatriement de plus de 110 millions de dollars pour le système d’aide financière québécois. Toutefois, les libéraux se sont engagés à financer le manque à combler si les sommes du PCBÉ n’étaient pas transférées après le 5 janvier, date de la mise en place du PCBÉ.