L’automne politique québécois fut l’occasion pour le Parti libéral de se réunir en congrès et d’adopter des orientations pour l’année qui commence. Fidèles à leur slogan électoral, les libéraux se sont largement penchés sur l’économie québécoise. Leur constat se voulait alarmant : crise économique doublée d’une dette grimpante et nécessité d’un déficit pour les prochaines années. Leurs solutions se voulaient évidentes : hausser ou instaurer des tarifs dans divers domaines tels que l’hydro-électricité, l’éducation collégiale ou les péages autoroutiers. D’un point de vue strictement comptable, il est indéniable qu’il s’agit d’un moyen pour l’État d’engranger des sommes importantes, mais à quel prix ? La tarification des services publics, dans la mesure où elle fait payer à l’usage des ressources aussi essentielles que l’électricité, sans tenir compte des capacités financières très inégales des utilisateurs et utilisatrices, ne peut être qu’un facteur d’injustice sociale. D’ailleurs, la situation économique du Québec est-elle si catastrophique ? En faisant le choix politique de taxer l’ensemble de la population, de quelle façon le gouvernement affecte-t-il la vie des moins nanti-e-s ? Existe-t-il d’autres solutions envisageables pour assurer aux plus de Québécois et de Québécoises possible une bonne qualité de vie en cette période économiquement difficile ? Les articles de la revue Ultimatum 2010 décortiquent le problème de la tarification des services publics et plaident en faveur d’un contre-discours. Pour l’ASSÉ, il est clair que si Jean Charest va de l’avant avec son projet de tarification, il pourra en toute confiance reprendre à son compte les mots du politicien Félix Houphouët-Boigny : « Nous étions au bord du gouffre, depuis, nous avons fait un grand pas en avant... ».
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