Montréal, 4 février. L’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) est heureuse de constater que le gouvernement fédéral transfèrera finalement les sommes dûes au Québec dans le cadre du Programme canadien des bourses aux étudiants (PCBÉ), bien que celui-ci ait toujours refusé de rencontrer les diverses organisations étudiantes. En effet, le Québec aura droit à un transfert de 115 millions de dollars pour bonifier son système d’aide financière aux études. L’ASSÉ s’inquiète toutefois que le programme d’aide financière aux études (AFE) québécois ne verra pas toute la couleur de cet argent.
Lors de son dernier congrès, l’ASSÉ s’était mise sur un pied de guerre en votant une action énergique sur le PCBÉ, sans compter ses sorties publiques et ses discussions avec le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS). « À l’appel de l’ASSÉ, les militants et les militantes ont revivifié la campagne entourant le PCBÉ en participant activement à 2 perturbations de bureaux de palier provincial et fédéral en décembre dernier, en mettant de l’avant des revendications claires. Pour l’instant, notre message fait du chemin mais la pression devra continuer ! » affirme Christian Pépin, secrétaire à la coordination de l’ASSÉ.
Les sommes transférées par le PCBE surpassent les 80 millions anciennement transférés au Québec par l’entremise de la défunte Fondation canadienne des Bourses du Millénaire. En plus des sommes nécessaires au maintien du plafond de prêts, une marge de manoeuvre de plus de 35 millions est alors dégagée afin de bonifier l’aide financière aux études. « Il est inadmissible que le gouvernement présuppose qu’un ménage ayant un revenu de près de 26 000$ par année puisse contribuer financièrement à l’éducation de leurs enfants. Il est hors de question que les étudiants et étudiantes précaires et leurs familles voient ces sommes supplémentaires être détournées vers l’obsession du déficit zéro », s’indigne Christian Pépin.
La situation est par contre inquiétante alors que le gouvernement provincial affirme que ce transfert ne représente guère de nouvelle marge de manoeuvre. "Comment le gouvernement peut-il admettre une telle chose alors que la condition étudiante ne cesse de se dégrader ? Du côté de l’ASSÉ, on sait compter pour pas s’en faire compter !" s’exclame Christian Pépin. De plus l’ASSÉ réitère que le gouvernement provincial doit maintenir les sommes initialement injectées pour garantir le maintien du plafond de prêts, afin de bonifier substantiellement l’AFÉ, et ne pas se déresponsabiliser une fois de plus en matière d’accessibilité aux études.
Enfin, l’ASSÉ affirme avec intransigeance qu’une réforme de l’AFÉ ne représente aucunement une compensation aux hausses de tarifs dont le gouvernement du Québec se fait le défenseur. Membre actif de la nouvelle Coalition contre la tarification et la privatisation des services publics, l’ASSÉ considère cette bataille pour la bonification de l’AFÉ indissociable du combat historique qui s’annonce ce printemps contre la tarification et la privatisation des services publics. « Au-delà de nos luttes sectorielles, il est plus que jamais important de se serrer les coudes pour affronter le gouvernement du Québec qui semble résolu à augmenter les tarifs et procéder à des coupures, mesures qui auraient des effets dramatiques sur les étudiants et étudiantes, et pour l’ensemble du peuple québécois », lance Christian Pépin.
Seule association étudiante nationale comprenant des membres de tous les cycles d’enseignement supérieur confondus, l’ASSÉ regroupe actuellement plus de 40 000 membres dans les cégeps et les universités du Québec. Elle milite depuis sa création pour l’accessibilité à un système d’éducation gratuit, public et de qualité.
30 -
Renseignements : Anne-Marie Provost, secrétaire aux communications de l’ASSÉ : 514-882-8726 Bureau de l’ASSÉ : 514-390-0110