Québec, 30 mars 2010. L’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) critique vigoureusement les nombreuses mesures régressives de tarification et de compressions budgétaires dans les services publics proposées dans le budget 2010-2011. “Ce budget constitue un des pires de toute l’histoire du Québec, qui aura des impacts irréversibles pour l’accessibilité et la qualité des services publics. Cela n’est rien de moins qu’une déclaration de guerre envers notre modèle de société fondé sur la solidarité et la justice sociale” s’indigne Christian Pépin, porte-parole de l’ASSÉ.
Parmi les nombreuses mesures régressives proposées dans le budget, le gouvernement prévoit une nouvelle hausse des frais de scolarité en 2012, sans toutefois clarifier la nature de cette hausse. Un dégel des frais sévit déjà depuis 2007 et portera à terme en 2012 le coût d’un baccalaurat à 1500$ supplémentaires. “Comment encore prétendre qu’une hausse des frais de scolarité n’aura aucun impact significatif sur le droit à l’éducation alors qu’une étude gouvernementale prévoyait déjà que le dégel actuel privera de 6000 à 13 000 étudiant-es des bancs des universités d’ici 2012 ? En persistant dans cette voie, il semble clair que la position du gouvernement relève de l’aveuglement idéologique pur et simple.” lance Christian Pépin.
Pour “déterminer les modalités de cette hausse”, le Parti Libéral du Québec prévoit organiser une rencontre des partenaires de l’éducation dès l’automne prochain. “Il est hors de question pour les étudiant-es de participer à une consultation dont les orientations sont déjà imposées unilatéralement par le gouvernement. Encore une fois, les libéraux souhaitent mettre en place un exercice de relation publique pour faire passer la pilule du dégel des frais de scolarité et de la marchandisation de l’éducation. Encore une fois, les étudiant-es refuseront de se laisser faire.” s’insurge M. Pépin. L’ASSÉ tient à rappeler au gouvernement qu’elle s’opposera catégoriquement à toute indexation, hausse ou dérèglementation des frais de scolarité. La réalisation du droit à l’éducation ne peut que dépendre d’une politique à sens inverse, c’est-à-dire par l’instauration progressive de la gratuité scolaire.
Le gouvernement prévoit également un investissement de 75 millions de dollars dans la formation professionnelle et technique “pour améliorer la compétitivité de l’économie québécoise”. L’ASSÉ déplore que les principes gouvernementaux guidant le financement de l’éducation post-secondaire soient de plus en plus guidés par une stricte logique de rentabilité économique. Cette mesure renforce une tendance lourde visant à réduire l’éducation à la seule formation de main d’œuvre et de création d’emplois à « forte valeur ajoutée », au détriment de la qualité et de la diversité des programmes.
Plusieurs autres mesures nuiront fortement à l’accessibilité et à la qualité des services publics. L’ASSÉ dénonce l’instauration d’une “contribution générale” et d’une “franchise” en santé, l’indexation de tous les tarifs à l’exception des garderies et l’augmentation des tarifs d’Hydro-Québec prévues dès 2014. De plus, un taux de croissance des dépenses publiques fixé à 2,8% sera désastreux pour la qualité des services publics, ne pouvant que se traduire par de nombreuses compressions budgétaires. Cette série de mesures contribuera à creuser les inégalités socio-économiques en affectant principalement les gens à faible et moyen revenu.
Une fois de plus, le gouvernement ne fait qu’afficher le plus grand mépris pour une solidarité sociale passant par une réelle redistribution de la richesse. L’ajout d’au moins un palier d’imposition pour les contribuables à plus haut revenu ou l’instauration d’un impôt minimum obligatoire pour l’ensemble des entreprises seraient des mesures progressives pouvant améliorer réellement l’état des finances publiques.
Conséquemment, nous serons des milliers à manifester dans les rues le 1er avril à l’occasion de la manifestation appelé par la Coalition contre la tarification et la privatisation des services publics. Sur l’appel de l’ASSÉ, 13 associations étudiantes représentant environ 40 000 étudiant-es seront en grève ou levée de cours afin de combattre l’ensemble de ces mesures régressives. “Le gouvernement risque de trouver les prochaines années bien longues si il persiste à maintenir le cap sur l’inacceptable.” promet le porte-parole de l’ASSÉ.
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Renseignements : Anne-Marie Provost, 514-882-8726