Une centaine de personnes se sont rassemblées lundi à l’occasion de la journée d’ouverture de la Conférence de Montréal, devant l’hôtel Hilton où les participants et participantes s’adonnaient à un dîner-causerie avec Jean Charest. Sous le thème « Innover pour sortir de la crise », la 16e conférence de Montréal accueilli les grosses têtes de la droite internationale, ses think tanks, chefs d’entreprises et autres dirigeants du monde globalisé.
L’allocution de Jean Charest, « Sommes-nous engagés dans une reprise durable ? », n’a rien d’innovateur. Depuis longtemps, le premier ministre du Québec cherche à valider ses choix politiques impopulaires auprès des idéologues ainsi que d’autres tenantes et tenants du néolibéralisme. Par tous les moyens, il vise à annihiler la mobilisation sociale en faveur d’une reprise vers la gauche, plus humaine. Au lieu de s’engager dans une sortie de crise véritablement durable, le gouvernement continue d’éclipser la question sociale et de s’enliser dans le bourbier de l’idéologie ayant mondialement engendré les multiples crises économique, écologique, alimentaire. Philippe Éthier, secrétaire aux affaires internes de l’ASSÉ, a tenu à mettre en perspective la lutte de la Coalition : « De Athènes à Montréal, nous luttons contre les politiques d’austérité qu’on tente de nous imposer et contre lesquels nous allons continuer de lutter. Avec le dernier budget, on tente de nous refiler la facture d’une crise pour laquelle nous ne sommes clairement pas responsables. » Critiques du néolibéralisme, les manifestantes et manifestants galvanisé-e-s par les discours des porte-parole appelant à rééquilibrer la formule, à « changer de système », ont bloqué l’intersection de La Gauchetière et Mentana pendant plus d’une heure.
La Coalition, qui regroupe maintenant plus d’une centaine d’organismes de partout à travers le Québec, revendique notamment un retour à une fiscalité progressive qui contribuerait à diminuer les écarts entre les plus riches et les moins nanti-e-s, ainsi qu’à financer les services publics. François Saillant, l’un des porte-parole de la Coalition, signale que « les compressions budgétaires et les tarifications contenues dans le budget Bachand sont l’application, au Québec, des politiques néolibérales qui servent les intérêts d’une minorité. Nous exigeons du gouvernement qu’il fasse marche arrière et qu’il applique une fiscalité équitable, plutôt que de hausser les tarifs et de couper dans les services publics ».
Mathilde Létouneau pour le Comité journal
