« Les frais de scolarité vont augmenter, tout comme le prix du lait, de pain, des loyers, des hypothèques et des maisons. La question c’est de savoir combien. »

La déclaration en a choqué plus d’un. Alors même que des consultations sont en cours en Ontario au sujet des frais de scolarité, le gouvernement vient de couper l’herbe sous le pied des partisans et partisannes du maintien du gel des frais de scolarité.

Selon Jesse Greener, représentante de la Fédération canadienne des étudiants et des étudiantes (FCEE), l’organisation qui regroupe plusieurs campus dans la province, cette annonce étaient totalement inattendue. « On avait aucune idée que ça s’en venait, toutes les indications disaient qu’il y allait avoir des consultations avec les groupes concernés et que ces consultations se poursuivraient. »

Pour tenter de se justifier, le premier ministre de l’Ontario Dalton McGuinty, a déclaré ne pas vouloir devoir augmenter les frais mais qu’il n’avait tout simplement pas le choix financièrement. Une chanson que la population québécoise connaît trop bien.

Mauvaise nouvelle pour la population étudiante ontarienne, qui croule déjà sous les dettes causées par des frais de scolarité presque deux fois plus élevés qu’au Québec. En 2003, la moyenne d’endettement était de $22 700, selon les chiffres de la Fondation des bourses du millénaire. Pour l’année 2003-2004, les frais de scolarité au premier cycle universitaire étaient de près de $5 000 par année, selon la même source.

Solidarité inter-provinciale !

Pour l’ASSÉ, la lutte pour la gratuité scolaire et l’élimination de l’endettement étudiant et une lutte qui dépasse le cadre provincial. Car si la décision de gouvernement de l’Ontario ne semble affecter que la population étudiante ontarienne, la même question a été évoqué plus d’une fois ici même au Québec. La mise en oeuvre du dégel en Ontario est donc un très mauvais signe pour la population étudiante québécoise.

Nous espérons ainsi fortement que la contestation de cette décision par les étudiants et les étudiantes de l’Ontario sera large et virulente. Ils et elles pourront compter sur l’appui de l’ASSÉ à leur lutte contre le dégel !

Voici un communiqué émis par la Fédération Canadienne des Étudiants et Étudiantes :

Les étudiantes et étudiants demandent à McGuinty de s’expliquer : Les consultations sur les frais de scolarité ne sont-elles que de la frime ?

Fédération canadienne des étudiantes et étudiants, Toronto, 30 sep 05

Les étudiantes et étudiants partout en Ontario se demandent aujourd’hui si les consultations sur les frais de scolarité dans lesquelles ils sont engagés ne sont que de la poudre aux yeux. Ce matin, lors d’un discours qu’il prononçait à l’Université Carleton, le premier ministre McGuinty a dit aux étudiantes et étudiants que le gel des frais de scolarité en vigueur depuis septembre 2004 ne sera pas renouvelé.

« Nous allons annuler le gel », a dit le premier ministre McGuinty. Carole Saab, la présidente de l’association étudiante de l’Université Carleton, lui a demandé, « Est-ce que cela veut dire que les frais de scolarité vont augmenter l’an prochain ? » M. McGuinty a répondu : « Oui. »

« McGuinty a promis de geler les frais de scolarité pendant au moins deux ans et de travailler avec les étudiantes et étudiants pour trouver un cadre acceptable pour les frais de scolarité de sorte que les désastres comme les hausses imposées par Mike Harris ne se renouvellent plus », a dit Jesse Greener, président provincial de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants. « Les étudiantes et étudiants et leurs familles ont besoin de savoir si le processus de consultation n’est là que pour les apparences. »

Les consultations visant à mettre en œuvre un cadre pour les frais de scolarité en septembre 2006 ont débuté le 20 juillet et ont été tenues tout au cours de l’été et l’automne. La dernière rencontre a eu lieu le 14 septembre 2005. « Nous croyions que le gel et les réductions des frais de scolarité étaient à l’ordre du jour », a ajouté Greener. « On nous a dit qu’une décision sur la prolongation du gel ne serait prise qu’en décembre 2005. »

Les frais de scolarité ont augmenté en Ontario à un taux quatre fois plus élevé que celui de l’inflation entre 1990 et 2004. « Si les frais de scolarité avaient augmenté selon le taux de l’inflation, ils seraient moins de la moitié de ce qu’ils sont aujourd’hui », dit Greener.

Depuis que les cours ont commencé au début du mois, les étudiantes et étudiants de l’Ontario ont signé des milliers de cartes postales adressées au premier ministre McGuinty, pour lui demander de maintenir le gel.

« Plus de 80 % des Ontariens et Ontariennes continuent d’appuyer le gel et les réductions des frais de scolarité », dit Greener. « Les étudiantes et étudiants et leurs familles veulent une réponse de M. McGuinty : maintiendra-t-il l’option d’une réduction des frais de scolarité ? »

Contact : Jesse Greener
Tél. : 416 925-3825 or 416-707-0349 (cell)
Téléc. : 416 925-6774
Courriel : chairperson@cfsontario.ca

Site connexe : http://www.cfs-fcee.ca