Montréal, le 24 novembre 2004 - L’après-Congrès libéral laisse présager un hiver chaud où la lutte sera le sport à l’honneur. L’ASSÉ en sera, les raisons l’y poussant ne faisant que s’accumuler.
Tout d’abord, la proposition floue du ministre Reid, adoptée à l’unanimité par les délégués et ayant remplacé celle des jeunes libéraux, ne nous assure de rien sinon du refus de réinvestir les 103 millions coupés. La promesse d’un réinvestissement a tout d’une maladroite stratégie d’apaisement qui devrait pourtant mener ceux et celles qui en doutait encore au constat que le gouvernement ne pliera pas à moins qu’on l’y force. Par ailleurs, aucune déclaration parmi les vagues promesses de réinvestissement ne stipule que le plafond du prêt serait réduit de façon à permettre l’augmentation des bourses, devenues quasi inexistantes des suites de la réforme de l’Aide financière aux études.
Pis encore, les libéraux ouvrent de nouveaux fronts. Ils mentionnent en déclaration finale de leur Congrès qu’un dégel « raisonnable » des frais de scolarité serait à envisager dès le prochain mandat d’un gouvernement libéral. Mais selon quels critères peut-on parler de dégel « raisonnable » ? N’ayant d’arguments pour justifier une mesure injustifiable au sein d’une des sociétés financièrement les plus riches du monde, le Parti libéral du Québec se cache derrière une langue de bois qui ne leurre personne. L’ASSÉ s’oppose résolument à cette menace de dégel et rappelle son attachement à une revendication traditionnelle du mouvement étudiant : la gratuité scolaire ; mesure existant dans plusieurs pays à travers le monde.
L’ASSÉ s’oppose aussi au Remboursement Proportionnel au Revenu (RPR) présenté comme une panacée par les libéraux qui prévoient sa mise en place afin de pallier un éventuel dégel et assurer le maintien de l’accessibilité aux études. Il s’agit en fait d’une mesure qui a, une fois de plus, pour effet de faire payer d’avantage les pauvres puisque les personnes à faible revenu devront rembourser leur dette sur une plus longue période, et donc payer plus d’intérêt. De plus, le RPR légitime l’endettement étudiant ainsi que la vision utlisateur-payeur de l’éducation que l’ASSÉ conçoit plutôt comme un investissement collectif.
L’ASSÉ dénonce aussi l’intention du Parti libéral du Québec de solliciter l’entreprise privée, en autres par l’entremise des fameux partenariats public-privé (PPP), afin de financer l’éducation post-secondaire. L’éducation se doit d’être accessible et elle se doit aussi d’être de qualité et donc exempte de tout diktat venant du marché.
L’écrasement des jeunes libéraux était à prévoir. « La concertation avec le gouvernement ne pas suffira pour que nos revendications soient entendues. C’est la raison pour laquelle l’ASSÉ a pris la rue à l’ouverture du Congrès du Parti libéral du Québec, le 19 novembre dernier. C’est aussi la raison pour laquelle l’ASSÉ ira de l’avant avec le mot d’ordre de grève général illimité pour la session d’hiver. » a déclaré Julie Lachance, Secrétaire à la coordination de l’ASSÉ. Seule une population étudiante informée et mobilisée forcera le gouvernement au dialogue et seule cette base pourra permettre que ce dialogue serve réellement les intérêts des étudiantes et des étudiants ainsi que le droit à l’éducation.
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