Montréal, le 13 janvier 2005 - Depuis le début de son mandat, le gouvernement libéral ne fait que montrer du mépris à l’égard des étudiantes et étudiants du Québec, et la récente annonce du ministre Reid confirme sa volonté de continuer dans le même sens. L’ASSÉ dénonce cette attitude et réitère que, après l’escalade des moyens de pression enclenchée la session dernière, le dernier recours laissé au mouvement étudiant pour défendre le droit à l’éducation est la grève générale illimitée.
Fumisterie pour faire oublier la dernière coupure de 103M$, l’annonce de la création du programme de Remboursement proportionnel au revenu n’est en fait qu’un cadeau empoisonné qui tend à normaliser l’endettement étudiant en poussant plus avant son institutionnalisation. Cette nouvelle mesure, comme tant d’autres initiées par les libéraux, n’aide en rien les prestataires d’aide financière issus des classes populaires. Leur endettement est maintenu et dès que leur condition de vie commencera à s’améliorer, elle sera de nouveau compromise par leur fardeau. Mais le ministre nous rétorquera que les individus ayant un revenu entre 14 640 $ et 25 620 $ verront une part de leurs intérêts prise en charge par l’État. À cela il faut répondre en rappelant que, contrairement aux gens aisés qui peuvent rembourser leurs prêts sur une courte période, les individus à faible revenu paieront des sommes astronomiques d’intérêts durant une période beaucoup plus étendue et donc, bien souvent, une somme totale plus élevée afin de rembourser leur dette d’étude.
L’ASSÉ s’oppose à tout programme de Remboursement proportionnel au revenu. Elle rappelle que la façon juste de financer l’éducation proportionnellement au revenu passe par l’instauration d’un système d’imposition réellement progressif et par la lutte contre l’évasion fiscale.
Notons aussi que, le maigre réinvestissement de 20M$ présenté comme massif, ne fait pas le poids face à la beaucoup plus massive coupure de 103M$ dans le système de prêts et bourses qu’a effectué le ministre de l’Éducation. Un réinvestissement massif signifierait aussi beaucoup plus que l’annulation de la dernière coupure ; il faut exiger du gouvernement qu’il réinvestisse le montant de plus de 2 milliards $ dont s’est vu amputer le système d’éducation post-secondaire au cours des quinze dernières années. De plus, la nouvelle somme annoncée n’amène de toute façon aucune modification de la hausse de l’endettement créé par la dernière coupure : la hausse catastrophique de la portion d’aide financière versée en prêt et la baisse du montant versé en bourse s’en trouvent inchangées.
Le gouvernement rit clairement des étudiants et étudiantes du Québec ! L’endettement étudiant vient d’exploser au cours de la dernière année et ce ne sont pas la mise sur pied d’un programme nuisible tel le RPR et une somme de 20M$ qui viendront pallier cet énorme recul du droit à l’accessibilité à une éducation de qualité. Les promesses du gouvernement sont d’autant plus risibles qu’il promet 60M$ pour 2015, alors que les libéraux ne seront vraisemblablement plus au pouvoir au rythme où ils vont...
« Face à cette nouvelle preuve de mépris, l’ASSÉ ne peut qu’intensifier sa campagne de grève générale illimitée. En ce sens, le prochain Congrès des 28, 29 et 30 janvier déterminera les paramètres d’une telle grève » a déclaré Xavier Lafrance, Secrétaire aux relations externes de l’ASSÉ.
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Contact : Xavier Lafrance, Secrétaire aux relations externe : téléavertisseur : (514) 480-5312 et, aujourd’hui seulement, au (819) 346-1874. Site internet : www.asse-solidarite.qc.ca