Le mercredi 25 novembre dernier, les étudiants et étudiantes membres de l’Association générale étudiante du Cégep du Vieux Montréal (AGECVM), appuyé-e-s par l’ASSÉ, ont tenu une journée de grève. Dès sept heures du matin, plus d’une centaine de grévistes ont afflué vers la terrasse et dressé des barricades symboliques. Constatant les lignes de piquetage dures, la direction, de par ses obligations légales, a été forcée d’annuler les cours.
Un peuple uni jamais ne sera vaincu
Après une matinée de piquetage, les grévistes ont communément décidé d’amplifier la portée de leur message en délaissant momentanément une fraction du piquet de grève pour aller prendre la rue. Distribuant leur Bulletin des Grévistes et des Ultimatums, les étudiants et étudiantes en colère ont marché énergiquement en direction du Complexe Desjardins, puis ont bifurqué vers l’Université du Québec à Montréal afin de lancer un appel de solidarité en direction de leurs allié-e-s universitaires. Traversant tous les points chauds de l’UQAM afin de faire résonner deux discours. Clamés respectivement par un étudiant du Vieux et un autre de l’UQAM dans les murs de l’institution, les manifestants et manifestantes galvanisé-e-s par l’enthousiasme des gens sortant des classes ont rebroussé chemin vers le Cégep du Vieux-Montréal afin d’assurer la reprise complète des activités de grève.
Étudiants et étudiantes en colère contre les hausses tarifaires
Les étudiants et étudiantes réuni-e-s le 4 novembre en Assemblée générale avaient réitéré leur position fondamentale pour une éducation publique, gratuite et de qualité. « Le gouvernement s’est privé de 1,9 G$ en abolissant la taxe sur le capital, alors que la réalisation de la gratuité scolaire en coûterait 1,2 milliard » a insisté Maxime Cardinal-Lemieux, permanent de l’AGECVM, soutenant que le sous-financement de l’éducation est le choix politique des élites et autorités en place, dont la direction du Cégep est complice. Selon l’AGECVM, la hausse des frais afférents au cégep et celle des coûts d’utilisation des services publics sont issues de la même logique néolibérale. Celles-ci sont causées par le sous-financement chronique des services publics, en vue d’implanter un concept d’utilisateur-payeur nuisant à l’accessibilité. Rappelons que les étudiants et étudiantes en grève revendiquaient de l’administration qu’elle se positionne clairement pour un réinvestissement massif et public en éducation postsecondaire, dans une perspective de gratuité scolaire.
Une déferlante de mobilisation : l’administration éclaboussée
L’association a su montrer son opposition féroce aux projets du Cégep du Vieux Montréal et du Parti libéral du Québec. La grève a été un moment privilégié pour rendre effectif un rapport de force qui était quasi inexistant il y a un mois. La construction d’un rapport de force consiste aussi dans la reconstruction en tant qu’association et dans l’émancipation face à l’autorité. Selon Roxanne Anouk Malchelosse, étudiante au Cégep du Vieux Montréal ayant participé activement à la campagne, les grévistes n’ont rien gagné. Cette journée a plutôt été l’occasion inespérée d’intéresser les gens, de partager plus d’informations et surtout de se réunir.
Les étudiants et étudiantes, de retour sur leurs chaises de plastique, n’ont certes pas réussi à satisfaire leurs revendications - mais la première étape a été franchie.
En cette fin de session, les rumeurs au 255 Ontario Est sont très claires et abondent dans le même sens : une volonté marquée des militants et militantes de ne pas abandonner et de continuer le travail de conscientisation afin de rejoindre plus de gens pour continuer le combat.
*À l’heure actuelle, l’association étudiante est sans nouvelles de l’administration depuis la fin de la grève. Une réunion intersyndicale devrait cependant avoir lieu la semaine prochaine afin d’assurer une collaboration serrée entre l’AGECVM et le Syndicat des professeurs du Cégep du Vieux Montréal (SPCVM) sur les dossiers de la gouvernance et, potentiellement, des frais afférents.*