En cette saison morte côté nouvelles académiques des cégeps et universités – bien qu’on puisse quand même trouver quelques événements – l’analyse de la conjoncture académique se penchera aussi sur les nouvelles du secondaires qui, pour leur part, ont afflué en cette fin d’année scolaire.
Avis du Conseil supérieur de l’éducation (CSE)
D’abord, le 27 mai, le Conseil supérieur de l’éducation nous a offert un avis qui manque de contenu, aux yeux de la FAE et de la FNEEQ sur la transition entre le secondaire et le collégial. Sa sortie maintenant que les élèves de la réforme ont terminé leur secondaire a été considérée comme plutôt inutile par la FNEEQ alors que la FAE a plutôt énoncé que la publication cherchait à camoufler l’échec de la réforme, à laquelle l’avis fait d’ailleurs très peu allusion. L’ASSÉ devrait sortir un compte-rendu critique de cet avis prochainement.
Toujours sur la réforme, les résultats des examens du Ministère pour l’année 2008-2009 sont sortis dans les médias, énonçant que leur taux de réussite était de 87,4%, soit 4,1% de plus que l’année précédente. Bien que cette période ne soit pas couverte par le renouveau pédagogique, l’impression dégagée était clairement celle que la réforme était un succès incroyable ! On peut bien faire dire ce qu’on veut à des chiffres lancés au bon moment...
Écoles passerelles au primaire et secondaire
Aux niveaux primaire et secondaire cette fois, le fameux projet de loi 103 a été déposé le 2 juin. Celui-ci vise à permettre aux élèves de parents n’ayant pas fréquenté une école anglophone au Canada de s’éduquer dans une école anglophone publique après trois années passées dans une école anglophone privée et non subventionnée, inabordable pour la grande majorité des familles. Comme quoi les politiques « vertueuses » de Charest servent encore les mêmes intérêts, ce que Michelle Courchesne et Christine St-Pierre ont tenté de nier : « Nous nous assurerons que personne, même les gens les plus fortunés, ne pourra désormais "s’acheter" un droit constitutionnel qu’il n’aurait pas autrement. » Seul le principe de ce projet de loi a été adopté pour l’instant, mais des auditions publiques devraient avoir lieu dès septembre.
Conventions collectives en éducation
Les négociations de conventions collectives n’ont pas laissé bredouille le milieu de l’éducation. Ainsi, pour le secondaire, les syndicats ont obtenu la réduction de la taille des classes, des mesures supplémentaires pour les élèves handicapé-e-s et en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage (EHDAA), l’augmentation des resscources enseignantes à l’éducation des adultes et à la formation professionnelle ainsi que la réalisation de certains gains affectant directement les conditions salariales des syndiqué-e-s. Pour ce faire, la FAE a eu recours à la grève le 8 juin, dont la ministre de l’éducation a, de toute évidence, tenté de dénigrer la pertinence après que le Comité patronal des négociations pour les commissions scolaires francophones ait déposé en vain une requête auprès du Conseil des services essentiels afin de la faire reconnaître comme illégale.
Au collégial, la FEC-CSQ et la FNEEQ-CSN ont obtenu l’ajout de plus de 400 postes d’enseignants permanents et d’enseignantes permanentes, en plus de ressources financières supplémentaires pour les programmes sous-financés, particulièrement en région, et la création de comités qui se pencheront sur les problèmes liés à la formation continue, à l’intégration des EHDAA et à l’enseignement des soins infirmiers. De plus, des conditions touchant les conditions salariales et la sécurité d’emploi des syndiqué-e-s ont été négociées.
Augmentation de la fréquentation collégiale à Montréal
De son côté, La Presse a annoncé que « La clientèle (sic) des cégeps de Montréal augmente », contrairement à celle des régions. Ainsi, des sommes supplémentaires seront investies dans les cégeps Vanier, Dawson, St-Laurent et André-Laurendeau.
Budget 2010
Finalement, le controversé projet de loi 100 concernant les mesures du budget fera en sorte que les coupes dites administratives toucheront l’éducation et le milieu de la santé. L’ASSÉ a réagi à son adoption en niant le discours gouvernemental voulant que les compressions budgétaires n’affecteront pas la qualité de l’éducation. Toutefois, on peut garder espoir en voyant qu’un CSSS refuse d’inclure les compressions dans son budget en énonçant qu’il est absurde de croire le discours officiel alors que les coupures touchent directement les services, notamment les soins de santé à domicile. Au sujet du projet de loi 100, on peu lire le résumé de l’ASSÉ.