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Jeudi, 31 mars 2011  •  ASSÉ
Communiqué - Les étudiants et les étudiantes dans la rue contre la hausse des frais de scolarité

Montréal, 31 mars 2011 – Sur l’appel de l’ASSÉ, des milliers d’étudiantes et d’étudiants provenant des quatre coins du Québec descendent aujourd’hui dans les rues de Montréal pour dénoncer la hausse des frais de scolarité annoncée il y a deux semaines par le gouvernement Charest. Pour l’occasion, 50 000 étudiants et étudiantes sont en grève dans les cégeps et universités du Québec. « Depuis son premier mandat, le gouvernement libéral multiplie les attaques à l’accessibilité aux études. Entre 2007 et 2017, le coût d’une année à l’université aura plus que doublé. C’en est trop ! Nous n’accepterons pas cette hausse de frais. Nous irons jusqu’au bout pour faire reculer le gouvernement ! » déclare Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ).

L’ASSÉ condamne aussi les mesures adoptées par le gouvernement pour améliorer la « performance » et le « positionnement international » des universités, notamment l’instauration de contrats de performance entre les universités et le gouvernement et l’augmentation du financement privé orienté. « D’un côté, on prétend vouloir prévenir les dérapages financiers et de l’autre on accélère la logique concurrentielle qui les a causés. C’est complètement inconséquent. » ajoute Gabriel Nadeau-Dubois, rappelant que c’est justement les principes de gestion mis de l’avant par ce budget qui sont la source des gaspillages récurrents dans les universités de la province. « Nous voulons bien que les entreprises financent les universités, mais elles doivent le faire par le seul moyen juste, équitable et désintéressé : l’impôt » poursuit Camille Robert, aussi porte-parole de l’ASSÉ, au sujet de l’augmentation du financement privé des universités.

L’ASSÉ rappelle que, contrairement à ce que prétend le gouvernement, l’accessibilité aux études est déjà fragile au Québec. « La précarité étudiante ça existe, et c’est un phénomène en expansion depuis les dernières années. Déjà, trop d’étudiants et d’étudiantes abandonnent les études pour des raisons financières. Ce que le gouvernement propose, c’est d’aggraver cette situation là. C’est inacceptable et nous allons nous battre pour que tous et toutes aient accès à l’éducation » s’exclament les porte-parole.

Dans ce contexte, l’ASSÉ réitère haut et fort son parti-pris en faveur de la gratuité scolaire « On ne doit pas réduire l’accessibilité aux études, on doit l’augmenter. Pour ce faire, il existe une solution réaliste et viable, appliquée dans plusieurs pays à travers le monde : la gratuité scolaire » déclare Camille Robert. « Les chiffres sont clairs. De bas frais de scolarité ont comme résultat de favoriser l’accès à l’université pour les plus démuni-e-s. Augmenter les frais, c’est réduire l’accessibilité. », conclut Gabriel Nadeau-Dubois, rappelant une récente étude de l’Institut de recherche et d’information socio-économique (IRIS) qui démontrait l’impact direct des bas frais de scolarité de la province sur l’accessibilité aux études, en soulignant que le taux de fréquentation postsecondaire du Québec était de 9% supérieur à la moyenne canadienne.

Seule association étudiante nationale comprenant des membres de tous les cycles d’enseignement supérieur confondus, l’ASSÉ regroupe actuellement près de 45 000 membres dans les cégeps et les universités du Québec. Elle milite depuis sa création pour l’accessibilité à un système d’éducation gratuit, public et de qualité.

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