Québec, 17 mars 2011 – L’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) condamne vivement le budget déposé aujourd’hui par le ministre des Finances du Québec, qui contient notamment une hausse massive des frais de scolarité de 1625$ échelonnée sur 5 ans. « Ce budget est une déclaration de guerre envers les étudiants et les étudiantes. Jamais un budget n’aura été aussi destructeur pour l’accessibilité aux études. C’est la nature même de notre système d’éducation qui est en jeu. Nous ne laisserons pas passer cette attaque ! » déclare Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de l’ASSÉ.
« Il s’agit d’une attaque historique au droit à l’éducation. C’est absolument inacceptable. Que cette hausse soit répartie sur 5 ans ne change absolument rien à son effet dévastateur sur l’accessibilité aux études. 1625$ de plus, ça signifie des milliers d’étudiants et d’étudiantes démuni-e-s de moins sur les bancs d’école. » déclare M. Nadeau-Dubois, rappelant que cette hausse s’ajoute à celle de 2007, et que les frais auront donc augmentés de près de 230% entre 2007 et 2017.
L’ASSÉ n’est pas du tout impressionnée par la hausse de l’aide financière qui accompagne la hausse de frais. « Ce n’est rien de plus que la poudre aux yeux, une tentative ratée du gouvernement de cacher une injustice grave pour gagner la paix sociale » déclare le porte-parole. « Au mieux, les mesures annoncées maintiendront le niveau d’endettement actuel qui est déjà catastrophique, au pire, elles l’augmenteront. La preuve, c’est que le budget prévoit des mesures pour ceux et celles qui ne pourraient pas rembourser leur dette ! » ajoute M. Nadeau-Dubois, soulignant que le taux d’endettement moyen des étudiants et des étudiantes est déjà de 15 000$.
En ce qui a trait à l’annonce d’un fonds d’investissement privé destiné au financement universitaire, l’ASSÉ condamne l’initiative, manifestement un moyen de détourner l’attention de ces politiques fiscales qui bénéficient largement aux entreprises : « D’un côté on impose une hausse de frais que les étudiantes et les étudiants ne peuvent payer et, de l’autre, on met sur pied un fond volontaire pour les entreprises. C’est ridicule. Pourtant, il existe une solution équitable de financer les universités québécoises : l’impôt sur le revenu. Si le gouvernement désire vraiment que le secteur privé fasse sa part, qu’il l’impose convenablement ! » soutient M. Nadeau-Dubois. « Il est naïf de croire que les dons des entreprises privées ne seront pas moindrement orientés en fonction de leurs intérêts. L’existence de ce fond met sérieusement en péril la liberté académique. Ce n’est pas aux entreprises de dicter les activités de l’université ! » poursuit le porte-parole.
L’ASSÉ condamne aussi les mesures adoptées par le gouvernement pour améliorer la « performance » et le « positionnement international » des universités. « D’un côté on prétend vouloir prévenir les dérapages financiers et de l’autre on accélère la logique concurrentielle qui les a causés. C’est complètement inconséquent. » ajoute Corinne Arseneault, porte-parole de l’ASSÉ, rappelant que c’est justement les principes de gestion mis de l’avant par ce budget qui sont la source des gaspillages récurrents dans les universités de la province.
L’ASSÉ tient aussi à réaffirmer sa position historique en faveur de la gratuité scolaire. « Contrairement à ce qu’en dit le gouvernement, l’éducation n’est pas un investissement personnel, c’est un droit fondamental. Tout le monde devrait y avoir accès, peu importe l’épaisseur de son portefeuille. Il ne faut donc pas augmenter les frais, il faut plutôt les réduire et se diriger vers la gratuité scolaire » rappelle Mme Arseneault.
Deux actions annoncées
L’ASSÉ entend augmenter la pression sur le gouvernement libéral, tant qu’il ne fera pas marche arrière sur sa hausse de frais. « Cette fois, c’en est trop. Si Jean Charest s’entête à appauvrir les étudiants et les étudiantes, il fera face à un mouvement d’opposition généralisé. La bataille ne fait que commencer. S’il faut occuper des bureaux de députés, perturber l’économie de la province et rendre la situation politique québécoise invivable, l’ASSÉ est prête à le faire. » concluent les porte-paroles. Le premier rendez-vous est fixé le 31 mars prochain, alors qu’une grande manifestation étudiante aura lieu à Montréal afin de contester la hausse de frais.
Toutefois, dès ce soir, les étudiantes et les étudiants démontreront leur opposition à cette mesure injuste. Une action aura en effet lieu à l’Université du Québec à Montréal à 17h00, dans l’agora du pavillon Judith-Jasmin. Un porte-parole sera disponible sur place pour des entrevues.
Seule association étudiante nationale comprenant des membres de tous les cycles d’enseignement supérieur confondus, l’ASSÉ regroupe actuellement plus de 40 000 membres dans les cégeps et les universités du Québec. Elle milite depuis sa création pour l’accessibilité à un système d’éducation gratuit, public et de qualité.
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