Montréal, le 20 février 2004 - L’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante tient à dénoncer les scénarios publiés dans le mémoire de la Conférence des recteurs et principaux des universités du Québec (CRÉPUQ) présenté à la Commission parlementaire sur les universités. Les dirigeants universitaires y envisagent trois scénarios sur quatre visant à corriger les lacunes du financement des universités par des hausses des droits de scolarité. Nous ne permettrons pas que le droit à l’éducation soit ainsi ouvertement méprisé par les gens qui en ont la responsabilité.
La CRÉPUQ affirme : « Il est impératif que tous ceux qui ont la capacité intellectuelle et la volonté de poursuivre des études universitaires aient la possibilité d’y accéder sans en être empêchés pour des considérations financières. » Mais que sont donc les frais de scolarité et l’endettement étudiant, engendré par l’actuel système d’aide financière, sinon des « considérations financières » qui entravent les possibilités de poursuivre des études universitaires ? C’est de la pure hypocrisie de se revendiquer d’une telle position tout en envisageant de hausser les droits de scolarité.
Aux principes de l’accessibilité et de la qualité en éducation, l’ASSÉ ajoute celui de l’universalité du traitement de chacun et chacune face au savoir. Selon Marie-Michèle Whitlock, porte-parole de l’ASSÉ : « il faut avoir le courage de voir les choses en face : l’endettement étudiant constitue un régime discriminatoire sévissant contre les couches populaires de notre société ». Il tend à multiplier les obstacles qui se dressent entre les jeunes issu-e-s de milieux défavorisés et les études universitaires. En ce sens, il joue une part déterminante dans l’incessante reproduction des inégalités socio-économiques.
Le débat lancé sur le financement des universités est pour nous l’occasion de réitérer la nécessité d’instaurer la gratuité scolaire à tous les niveaux. Il est grand temps de démasquer tous ceux et toutes celles qui, comme la CRÉPUQ, se gargarisent de mots comme « accessibilité » ou « démocratisation » en cautionnant, dans les faits, des mécanismes de sélection sociale et en proposant de nous enfoncer plus avant dans l’élitisme. Par la mobilisation continue de la population étudiante, l’ASSÉ se promet de faire du dégel des droits de scolarité une voie impraticable pour le gouvernement.
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Porte-parole :
Marie-Michèle Whitlock, Secrétaire à la coordination de l’ASSÉ Téléavertisseur : (514) 330-4785.