Depuis plusieurs générations de luttes féministes, on peut dire que le portrait de la société québécoise a grandement été bouleversé. On pourrait même se demander : subsiste-t-il encore des combats pour les féministes d’aujourd’hui ? Posons la question autrement : le patriarcat est-il mort ? Le patriarcat, soit un système social bâti sur la division sexuelle du travail qui depuis des millénaires justifie à la fois l’oppression et la suprématie d’une moitié de l’humanité sur l’autre moitié, ne saurait être détruit en l’espace de quelques générations. L’édifice de ce système a bien sûr été ébranlé, mais il en revient au mouvement féministe d’aujourd’hui de s’organiser pour, enfin, lui assigner son coup de grâce !
Prostitution, publicités sexistes, agressions sexuelles, cours d’autodéfense, rapports de domination et de séduction en milieu de travail et au sein des organisations militantes, médicalisation du corps des femmes, analyse féministe queer des inégalités sociales, voilà tout plein d’ateliers auxquels vous êtes convié-e-s dans le cadre du camp de formation féministe de l’ASSÉ qui aura lieu les 29 février, 1er et 2 mars 2008 au Cégep de Drummondville.
Horaire des ateliers
Vendredi, 29 février 2008 | ||
À partir de 19h | Accueil des participantes et participants | |
20h | Projection de courts-métrages féministes |
Samedi, 1er mars 2008 | ||
8h à 9h | Déjeuner | |
9h à 11h30 | Atelier d’autodéfense (non-mixte), par Chantal Lepage, de l’école Onnano Karatedo Dojo | Savoir comment se défendre lorsqu’une agression sexuelle survient n’est pas toujours instinctif, surtout lorsque l’agresseur est un ami. Ce cours vise à vous donner des techniques d’autodéfense pour vous aider à vous sortir de pareilles situations. L’atelier axe également sur l’aspect de la prévention, car respecter ses limites et être capable de dire « NON » avec assurance sont aussi des éléments à ne pas sous-estimer lorsque l’on est face à un agresseur potentiel. |
11h45 à 11h30 | Le féminisme moderne, Par Shanie Morasse-Robidas | Cet atelier à comme objectif de lancer quelques bases du féminisme actuel en passant par la description des plus vieux courants féministes souvent en confrontation, mais toujours actuel, c’est-à-dire le féminisme libéral et le féminisme radical. Ensuite, la conférencière démystifiera l’adage « le privé est politique » à travers une analyse féministe radicale. Finalement, l’atelier portera aussi sur les riot grrrl, la branche féministe du mouvement punk, née en réaction au machisme très présent dans le milieu punk. |
12h30 à 13h30 | Dîner | |
13h30 à 14h45 | Pourquoi tout homme de gauche devrait être proféministe - et pourquoi ce n’est pas le cas ?, par Yannick Demers | Quoi qu’il soit séduisant de penser que tout homme de gauche soit également féministe, la réalité est tout autre. On a souvent pensé à tord : « La révolution d’abord, et le reste suivra ! ». Mais le système d’oppression patriarcal est inhérent au système capitaliste, et peut également subsister dans un système de gauche. En traçant le parcours type d’un militant face au féminisme, le conférencier tentera également de fournir des arguments aux femmes afin qu’elles puissent faire pression sur leurs camarades masculins afin d’obtenir leur appui dans les luttes féministes. |
15h à 16h30 | Atelier sur les agressions sexuelles, suivi d’une discussion, par Jocelyne Desjardins du CALACS La Passerelle | Cet atelier veut démystifier l’analyse féministe de ce qu’est la violence sexuelle, particulièrement celle commise envers les femmes et les petites filles. Pour atteindre ce but, l’animatrice présentera, à l’aide d’exemples concrets, les causes, les conséquences ainsi que les objectifs visés par « l’exercice » d’un tel type de violence. Les échanges et débats qui s’ensuivront pourront servir à l’exploration ou à la création de moyens de lutter contre ce fléau atteignant la moitié du genre humain. |
16h45 à 17h45 | Discussion sur les rapports de séduction et de domination en milieu de travail et au sein des organisations militantes | Animée par Justine Rouse-Lamarre et Marianita Hamel |
17h45 à 18h45 | Souper | |
18h45 à 19h45 | Atelier sur les publicités sexistes, par Marianita Hamel | Agressé au quotidien par les publicités sexistes, il serait naïf de croire que leurs impacts sur nos comportements est mineur. Au contraire, les modèles féminins suggérés par les grandes agences de marketing conditionnent nos désirs, créent des besoins artificiels et nous aliènent. Cet atelier vise à établir des liens entre la « révolution sexuelle », le développement de la presse féminine et le contenu des publicités sexistes. Nous tenterons de comprendre de quelle façon ce type de publicité alimente les idées patriarcales et veille à la suprématie du système capitaliste. |
21h | Surprise ! |
Dimanche, 2 mars 2008 | ||
8h à 9h | Déjeuner | |
9h à 11h | Atelier sur la médicalisation du corps des femmes (non-mixte), par Sandra Bérubé | Une petite pilule contre les SMP, une autre pilule pour atténuer les effets de la ménopause, un timbre pour la contraception, des tampons toujours plus absorbants pour les périodes menstruelles. Sous le prétexte de se soucier de la santé et de l’hygiène des femmes, l’industrie pharmaceutique capitaliste innove sans cesse pour nous vendre de nouveaux produits. Mais saviez-vous que les SPM et la ménopause sont des phénomènes culturels ? Connaissez-vous les problèmes de santé que peuvent provoquer les tampons et des serviettes sanitaires ? En élucidant le phénomène de la médicalisation du corps de femmes, cet atelier visera également à nous fournir des outils pour se réapproprier nos propres corps. |
11h15 à 14h | Atelier et débat sur la prostitution et/ou travail du sexe (période de dîner incluse), par Marie-Michèle Whitlock et Mathieu Corbeil-Bussière | Prostitution ou travail du sexe ? Abolition ou légalisation ? Cet atelier vise à démystifier les principaux arguments entourant ce débat d’actualité. |
14h15 à 15h30 | Analyse féministe queer et déconstruction des genres, par Sandra Bérubé | Du rose pour une fille, du bleu pour un garçon ; une poupée pour une fille, un camion pour un garçon ; « tu es belle » dit-on à une fille, « tu es courageux » dit-on à un garçon ; en fonction de notre sexe, dès notre plus jeune âge, nous sommes condionné-e-s à répondre à des stimulis spécifiques. Analyse poussée par le mouvement féministe lesbien, la théorie de déconstructions des genres vise à nous faire prendre conscience et à nous libérer de ce culte du genre. |
* Les personnes présentes décideront de la mixité ou de la non-mixité des divers caucus.
Frais :
Associations membres : 30 $ par personne
Associations non-membres : 40 $ par personne
Pour plus d’information et pour confirmer votre participation :
Par téléphone : (514) 390-0110
Par courriel : comite-femmes@asse-solidarite.qc.ca