Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante
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La situation socio-économique des parents aux études
Recherche du Comité femmes, septembre 2007

Cette section du site Internet de l’ASSÉ est dédiée à la réalité socio-économique des parents aux études. Au Congrès d’automne 2006, l’ASSÉ a voté une revendication pour les parents aux études qui se lit comme suit :

« L’ASSÉ se positionne en faveur de la promotion, l’accessibilité et la flexibilité d’un système de garde public dans les institutions d’éducation post-secondaire incluant des horaires de garderies adaptés aux horaires de cours dans le but d’assurer une conciliation étude-famille. »

Il peut sembler étrange que cette revendication cadre avec la plateforme de revendications femmes de l’ASSÉ. Cependant, 80 % des familles monoparentales sont dirigées par des femmes, autant sur le marché du travail qu’aux études. De plus, les familles ayant comme chef une femme monoparentale font partie des personnes les plus pauvres au Canada.

Grosso modo, l’ASSÉ souhaite l’instauration d’un système de garde public accessible pour les étudiants et les étudiantes ayant un ou des enfants à charge.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est important de mentionner qu’il fut très difficile de monter ce document vu le manque flagrant d’informations sur la situation des parents aux études que possède le gouvernement. Les statistiques datent principalement des années 2003-2004 ou antérieures. Malgré les demandes incessantes du CSF (Conseil du statut de la femme), de MÉMÉQ (Mères Étudiantes et Ménages Étudiants du Québec) et de groupes et organismes sociaux autres, le gouvernement refuse toujours d’imposer aux institutions post-secondaires un recensement du nombre de parents aux études ainsi que de leurs situations. Sans obligation, celles-ci se gardent bien de le faire.

Dans notre société actuelle, la scolarisation importe beaucoup, autant pour l’autonomie financière et l’intégration sociale des individus que pour l’avancement de la société. Pour correspondre aux stéréotypes véhiculés sur la femme parfaite, la plupart des femmes préfèrent attendre la fin de leurs études avant de fonder une famille. Par contre, est-ce vraiment le moment propice ? Y a-t-il vraiment un meilleur moment pour donner naissance à un enfant ? Ce moment se situe-t-il vraiment après les études, au début d’une carrière ou en pleine recherche d’emploi ? Dans tous les cas, il n’y a pas de moment opportun pour avoir un enfant. Lors des études, il y a peu d’aide offerte aux parents étudiants afin de concilier famille, études et travail, pour beaucoup. Parallèlement, lors de la recherche d’emploi, les employeurs et les employeuses font de la discrimination envers les femmes, car celles-ci peuvent tomber enceintes. Elles sont donc considérées moins rentables que les hommes, ceux-ci ne nécessitant pas de congé parental obligatoire. De plus, ce sont généralement les femmes qui prennent congé pour assumer les responsabilités familiales.

Pour ce qui est des femmes en bas âge décidant d’avoir des enfants, celles-ci proviennent souvent d’un milieu défavorisé. Sinon, elles peuvent avoir eu du mal à s’intégrer dans la société, surtout dans le système scolaire. Alors, la venue d’un enfant devient une forme de valorisation à leurs yeux. Elles se sentent enfin utiles. Par ailleurs, avoir un enfant très tôt ou pendant les études entraîne beaucoup de préjugés de la part de la société en général et même des proches. Les stéréotypes visent à former des jeunes filles parfaites, studieuses, pensant à leur avenir afin d’embrasser une carrière. Seulement une fois celle-ci lancée devient-il acceptable de fonder une famille ? Les jeunes mères ne réalisent pas nécessairement les sacrifices qu’elles auront à faire lorsqu’elles décident de garder l’enfant. De plus, une isolation colossale est engendrée lorsque celles-ci perdent leur liberté de jeunesse et par le fait même, une grande partie de leur cercle d’ami-e-s. Ceux et celles-ci se perdent de vue, les activités d’un ou d’une jeune n’étant pas nécessairement les mêmes que celles d’un parent. Il est difficile de se refaire des ami-e-s lorsque l’on est confiné-e chez soi, que ce soit pour des responsabilités familiales ou à cause d’un manque d’argent. Les problèmes financiers sont aussi une des principales causes d’isolation et d’angoisse. Les parents aux études subissent souvent une perte de confiance en eux et elles, vu le peu de support et d’encouragement qu’ils et elles obtiennent. Les institutions scolaires sont mésadaptées pour les parents aux études. Ceux et celles-ci ont recours aux CLSC (Centre local de services communautaires) du quartier, s’ils et elles y pensent, afin de recevoir de l’aide pour la garde de l’enfant et pour les responsabilités familiales. Pour ce qui est des institutions scolaires, il n’y a ni loi ni norme régissant le personnel tant administratif que professoral. Celui-ci est donc libre de prendre des décisions arbitraires au sujet de l’étudiante mère ou enceinte. Il est même fréquent que de jeunes mères doivent se mettre à pleurer dans le bureau de leur professeur-e afin d’obtenir un délai pour la remise de travaux.

Témoignage

Il y avait une jeune mère étudiante au Collège de Maisonneuve qui avait à sa charge un garçon de quatre ans. Celle-ci vivait et vit sans doute encore aujourd’hui un isolement et une marginalisation par rapport aux autres étudiantes et étudiants. Ayant abandonné ses études lors de sa grossesse, elle les reprit. Cependant, elle était désormais âgée d’environ cinq ans de plus que la moyenne des étudiants et étudiantes. De toute façon, elle ne pouvait pas sortir avec ses camarades de classe, car elle devait quitter immédiatement après ses cours, prendre son enfant à la garderie, puis s’assurer qu’il soupe, se lave et se couche. Le manque criant de place dans les CPE (Centres de Petite Enfance) l’obligea à inscrire son fils dans trois systèmes de garde distincts.

Ses heures de cours additionnées à ses heures de travail la forcèrent à trouver une place à temps plein en CPE, mais le temps des listes d’attente l’obligea à faire autrement. Les lundis et les mercredis, son enfant était placé dans une garderie privée pour laquelle elle déboursait une somme faramineuse, les mardis et jeudis le petit était en garderie en milieu familial, et finalement, comme la mère n’avait qu’un cours de trois heures les vendredis, elle le plaçait dans un CPE qui avait accepté de lui attribuer la place d’un autre enfant qui ne venait pas les vendredis. Avec un horaire comme celui-ci, pas le temps de prendre la vie tranquillement.

La MÉMÉQ, regroupant des parents aux études, affirme que la pauvreté extrême dans laquelle ils et elles vivent interdit aux ménages étudiants de :

- Nourrir leur (s) enfant (s) adéquatement
- Budgéter une rentrée scolaire pour leur (s) enfant (s)
- Offrir à l’ (aux) enfant (s) un milieu familial décent
- Payer les frais d’université en temps requis

Le Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail dit :

« Toutefois, seulement un certain nombre des étudiantes qui accouchent recevront des prestations de maternité et parentales suffisantes pour vivre ! »

La majorité des parents aux études s’endetteront de plusieurs milliers de dollars simplement pour pouvoir poursuivre leurs études, et ce, malgré le fait qu’ils et elles vivent déjà des situations extrêmement précaires. Trop souvent, l’aide financière aux études signifie des prêts et non des bourses. Ceci s’ajoute à l’endettement personnel : cartes de crédit, marge de crédit, emprunts à rembourser, bref l’endemment dû aux sommes faramineuses dépensées pour le loyer, le transport, la nourriture, les vêtements et toutes les autres dépenses d’un parent étudiant.

Il est également intéressant de noter que le système de prêts et bourses maintient systématiquement les parents aux études sous le seuil de pauvreté en ne leur accordant que des montants inférieurs à 10 000 $ par année.

La MÉMÉQ en témoigne : « Nous avons vu des sondages sur les parents étudiants où les trois quarts des répondants disaient vivre sous le seuil de la pauvreté. Nous avons vu des mères ayant un revenu inférieur au seuil de la pauvreté établi pour une personne seule, soit 10 800 $ par an. Nous avons vu des cas où des parents recevaient moins d’argent que des gens vivant seuls… »

Comme souligné précédemment, les données concernant les parents aux études sont lacunaires. Il est impossible de connaître leurs revenus approximatifs au niveau post-secondaire. Par contre, nous savons qu’ils et elles reçoivent des prêts et bourses de 9 992 $ du gouvernement ; les mères monoparentales, 9 890 $ annuellement. Il y a aussi de l’argent octroyé par le gouvernement pour les besoins essentiels de l’enfant. Les deux paliers gouvernementaux offrent de l’aide financière aux parents : le régime québécois d’assurance parentale, depuis 2006, et la prestation fiscale canadienne des enfants. Par ailleurs, il est important de constater que tout montant provenant du gouvernement est calculé dans les prêts et bourses comme un revenu, de même que la pension que doit verser un ex-conjoint ou une ex-conjointe. Toutefois, 100 $ par mois ne sont pas calculés comme un revenu du parent et ne sont donc pas déduits des prêts et bourses. Une petite réflexion serait nécessaire de la part du gouvernement. Comment une mère monoparentale peut-elle subvenir à ses besoins, ainsi qu’à ceux de son (ses) enfant (s), lorsqu’elle reçoit moins de 10 000 $ en prêts et bourses ? Non seulement devra-t-elle s’endetter tout au long de ses études, mais ce sera pour demeurer sous le seuil de pauvreté. Existerait-il une corrélation entre ceci et le fait que les deux tiers des personnes qui travaillent au salaire minimum sont des femmes ? Ces mères monoparentales doivent saisir le premier emploi offert vu leurs horaires atypiques et les absences fréquentes. Comment font-elles lorsqu’elles ne peuvent trouver de gardienne pour leur travail de soir ?

Le système de service de garde au Québec, comme dans plusieurs endroits gouvernés par un système néolibéral, est mésadapté pour les personnes ayant des horaires atypiques. Les frais d’un CPE sont de 7 $ par jour depuis 2003. Dans presque tous les centres de la petite enfance, ce montant est obligatoirement payé sur une période d’un an sous contrat, majoritairement les cinq jours ouvrables de la semaine, totalisant 1 820 $ de frais de CPE par année pour chaque enfant. Ce chiffre n’inclut pas les frais de gardiennage pour les soirs et/ou les fins de semaine. De surcroît, les parents connaissent rarement un moment où ils et elles n’ont pas besoin de payer leurs frais de garde. Chaque enfant peut avoir quatre semaines de vacances au cours de l’été selon les normes ministérielles, mais le parent se doit de continuer le paiement vu que le contrat stipule un an de service. Ceci est paradoxal, car le gouvernement approuve le fait de payer pour un service que l’on n’obtient pas, lorsque la Loi sur la protection du consommateur stipule que c’est inacceptable. Par ailleurs, certains CPE offrent des concessions, surtout pour les parents aux études. Il peut arriver que les parents puissent prendre jusqu’à six semaines payables de vacances avec leur (s) enfant(s). Très peu de CPE permettent aux étudiants et étudiantes de ne pas payer les frais de garde au courant de leurs vacances d’été, si l’enfant est temporairement retiré. Parallèlement à cela, certains CPE offrent aux parents de varier la fréquentation de l’enfant après les quatre semaines de vacances, afin de diminuer les frais encourus. Finalement, quelques-uns et quelques-unes tentent de trouver un remplaçant ou une remplaçante pour l’enfant afin d’éviter aux parents de payer les frais estivaux. Si ce remplacement est impossible, le temps partiel peut être envisagé. Toutes ces situations sont plus fréquentes dans les CPE à proximité d’une institution post-secondaire.

On constate un manque de souplesse de la part de ces institutions. Il est important de noter que ce n’est pas causé par un manque de bonne volonté, mais surtout par un manque criant de financement. Au cours des vingt dernières années, le gouvernement a coupé énormément dans le budget alloué aux centres de la petite enfance. Plusieurs services ont dû être interrompus au détriment de la qualité. Les horaires non flexibles, offrant des heures d’ouverture de 7h à 18h, ne permettent pas aux étudiants et étudiantes de profiter pleinement du service qu’ils et elles voudraient obtenir. Que fait-on lorsqu’il y a des cours les soirs et/ou les fins de semaine ? C’est pourtant une réalité étudiante de plus en plus fréquente et les CPE, même ceux connexes aux institutions post-secondaires, ne sont pas adaptés pour de telles situations. Très peu nombreux sont les CPE offrant des services de soir et/ou de fin de semaine. De même, la contribution réduite du 7 $ par jour n’est pas offerte pour les services hors horaires typiques. Il y a la garde en milieu familial qui peut offrir des services pour des horaires atypiques, mais suite aux coupures massives du gouvernement, celle-ci est maintenant gérée par un bureau administrateur qui peut s’occuper de 100 à 150 familles d’accueil en milieu urbain. Dans les milieux ruraux, il peut y avoir jusqu’à 450 familles administrées par le même bureau. Par ailleurs, un questionnement survient fréquemment ; devrait-on avoir des horaires de cours adaptés au CPE ou le contraire ? Un débat à suivre…

Vu le manque de financement et le coût des installations pour accueillir des poupons, au moins la moitié des CPE au Québec n’offrent pas de service pour les moins de 18 mois. En effet, le nombre d’éducatrices et d’éducateurs doit croître grandement lorsqu’une institution accueille des bébés. Les normes gouvernementales sont de un éducateur ou une éducatrice pour cinq poupons, une éducatrice et un éducateur pour huit enfants variant de dix-huit mois à trois ans et un éducateur ou une éducatrice pour dix enfants de quatre et cinq ans. Depuis quelques années, les CPE ont dû engager des aide-éducatrices et aide-éducateurs pour combler le manque de personnel tout en composant avec le manque de budget. Ces aide-éducatrices et aide-éducateurs sont payé-e-s au salaire minimum, ce qui constitue une augmentation des emplois précaires chez les femmes puisque ce sont elles qui occupent majoritairement ces postes. De plus, leur emploi ne consiste pas à développer un lien avec l’enfant, puisque celles-ci et ceux-ci sont chargé-e-s de faire les tâches de base avec les enfants, comme les nourrir et les nettoyer, ainsi que les tâches ménagères. Le but à atteindre pour les CPE est de diminuer le nombre d’éducatrices et d’éducateurs, car celles-ci et ceux-ci ont un salaire plus élevé que leurs assistantes et assistants.

Le fait de ne pas accepter de poupons peut engendrer des problèmes pour les familles qui comportent plus d’un enfant. Dans la majorité des CPE, les places sont accordées selon le principe du « premier arrivé, premier servi », mais la priorité est accordée aux frères et sœurs des enfants déjà présents et présentes dans le CPE. Par ailleurs, si le centre ne prend pas de poupons, le parent est obligé de trouver une place ailleurs, ce qui signifie deux installations en une journée à visiter pour aller porter et chercher les enfants. Comment une étudiante ou un étudiant peut avoir le temps de faire autant d’allers-retours tout en assistant à ses cours et en travaillant ? Par ailleurs, lorsque les parents ne réussissent pas à trouver une place dans un centre à contribution réduite, ceux et celles-ci doivent avoir recours au système de garde privé. Vu que les garderies sont régies par des propriétaires qui ont comme but premier d’optimiser leurs profits, la qualité vient en second plan. Les coûts étant d’au moins 2 000 $ annuellement, pour un moins bon service que dans le système public, plusieurs plaintes surgissent concernant la nourriture et l’hygiène de ces garderies.

Tout ceci est sans compter les frais de retard énormes, qui sont décidés en conseil administratif ou par les propriétaires, qui permettent d’extirper des sommes extraordinaires aux parents.

Pendant que les parents aux études font face à de telles situations, les médias et notre gouvernement se soucient d’un autre volet de la vie familiale au Québec : la baisse du taux de natalité. On en a entendu et réentendu parler depuis les dernières années… Pourtant, comme tendent à le prouver plusieurs statistiques (voir Statistique Canada), il n’y a plus de dénatalité au Québec depuis trois ans ! Nous serions même dans un nouveau Baby-boom.

On se souvient pourtant de Mario Dumont, qui, lors de la dernière campagne électorale, encourageait implicitement le retour des femmes au foyer. En offrant 500 $ par mois par enfant aux parents qui garderaient leurs enfants à la maison, qui pensez-vous va rester au domicile familial, le père ou la mère ? Cette offre peut sembler alléchante pour un couple sur le marché du travail avec d’assez bons revenus, mais pour des parents aux études, demeurer à la maison avec l’enfant est peu envisageable.

D’un autre côté, Michelle Courchesne, aussi ministre de la Famille, s’est penchée sur le problème des listes d’attente pour les CPE. Elle a donc promis 2 000 nouvelles places en CPE dont 700 à Montréal. Les listes d’attentes pour les CPE tournent pourtant autour de 200 demandes pour les plus courtes et 1 300 pour les plus longues. Comment peut-on espérer régler le manque criant de disponibilités en offrant que 2 000 nouvelles places ? Ne faudrait-il pas plutôt commencer par résoudre le problème de sous-financement des CPE ?

Les partis politiques continuent donc à appliquer leurs méthodes inefficaces, celles de panser des plaies déjà purulentes sans les désinfecter.

Pourquoi ne pas prendre de réelles décisions ? Pourquoi ne pas réinvestir massivement dans les CPE ? Pourquoi ne pas offrir plus de ressources et de soutien aux parents aux études ? Un peuple sain n’est-il pas un peuple éduqué ?

Comme mentionné précédemment, le gouvernement offre de l’aide aux parents étudiants, mais celle-ci est plutôt minime voire insuffisante. Le régime des prêts et bourses offert aux étudiants et étudiantes au niveau post-secondaire n’est pas conçu pour subvenir aux besoins des parents aux études. D’ailleurs, tous les transferts gouvernementaux, que ce soit le régime d’assurance parentale, la prestation fiscale canadienne des enfants ou encore la pension alimentaire versée par l’ex-conjoint ou l’ex-conjointe, sont déduits du montant des prêts et bourses, à l’exception d’une compensation de 100 $ par mois. Cela permet d’alléger les dépenses publiques et d’en laisser pour les entreprises. Il n’y a que 28 % des bénéficiaires de l’aide financière aux études qui sont des parents aux études. Parmi ceux-ci et celles-ci :

- 15,8 % des bénéficiaires de prêts ont un ou des enfants
- 7 % des bénéficiaires de bourses sont parents monoparentaux
- 15 % des bénéficiaires de bourses sont un ménage étudiant

Ces personnes ont peu de temps à consacrer à leur travail, car elles doivent déjà s’occuper de leur (s) enfant (s), ainsi que de leurs études, ce qui est déjà énormément de labeur. Souvent, ils et elles vont occuper un emploi à temps partiel, mais leurs horaires variables ne leur permettent pas d’obtenir une stabilité d’emploi étudiant. Ils et elles ont donc un budget plutôt serré, ce qui les force à limiter leurs activités. Comment pouvons-nous penser qu’une personne seule avec un enfant à charge peut survivre en étant sous le seuil de pauvreté ? Avec les loyers et les frais de transport qui ne cessent d’augmenter, le coût élevé de la vie leur fait vivre une angoisse supplémentaire, vu l’incertitude de réussir à joindre les deux bouts à la fin du mois. Il a été démontré qu’une mère monoparentale, selon le Conseil du statut de la femme, dépense en moyenne 1 494 $ annuellement seulement en frais de transport. Avec un loyer minimal de 6 000 $ par année, les frais de CPE de 1 820 $, les frais de gardiennage supplémentaires et les frais de scolarité du parent, tout ceci sans compter les factures ainsi que les coûts de nourriture et d’habillement, comment peut-on penser que 10 000 $ peuvent suffire à subvenir aux besoins d’une mère monoparentale ? De plus, ce n’est pas tous les CPE qui offrent des places réservées aux membres de l’établissement scolaire. Encore là, lorsque des places sont réservées à l’institution post-secondaire, toutes les personnes sont sur le même pied d’égalité. Cela signifie que les étudiants et étudiantes sont désavantagé-e-s puisque ceux-ci et celles-ci ne pensent pas à réserver leurs places dès le début de la grossesse. Le Ministère de l’Éducation a fait une recherche en 2002 sur les mères étudiantes et les étudiantes enceintes pour arriver à la conclusion que les CPE en milieu scolaire favorisaient grandement le retour aux études de ces femmes. Pourtant, il n’a pris aucun moyen pour réserver des places pour ces étudiantes, ce qui démontre sa déresponsabilisation face aux jeunes mères étudiantes. De plus, avec les coupures dans les services de garde en milieu familial en 2006, les personnes ont moins confiance en l’efficacité du système, car les établissements sont beaucoup moins surveillés qu’auparavant.

En conclusion, des recherches sur la situation socio-économique des parents aux études et le sous-financement des CPE sont en cours. Nous sommes présentement en train de faire une demande d’accès à l’information concernant l’annonce de la ministre sur les nouvelles places en CPE, dont certaines devraient être à temps partiel. De plus, nous tentons d’avoir plus d’informations sur les parents étudiants et les mères enceintes aux études. Par ailleurs, depuis le Congrès des 1er er 2 septembre 2007, les associations membres de l’ASSÉ sont mandatées de recenser le nombre de parents étudiants bénéficiant des services de garde du CPE connexe à l’institution post-secondaire. Nous avons aussi demandé de pousser les administrations à faire un recensement auprès de la population étudiante afin de connaître les parents étudiants et mères enceintes, et de tenter de mieux cerner leurs besoins. Veuillez nous envoyer toute information jugée pertinente à l’adresse courriel suivante : comite-femmes@asse-solidarite.qc.ca

De plus, depuis le printemps dernier, l’ASSÉ a comme mandat d’offrir un système de garde dans ses instances à tous et toutes qui en font la demande.

Autres faits intéressants

- Les prestations moyennes des prêts et bourses ont diminué d’environ 20 % depuis 1997-1998
- 31 % des bénéficiaires de l’AFE ayant au moins un enfant travaillent
- 63% des bénéficiaires de l’AFE sans enfant travaillent

D’autres informations, datant de 2004 (la situation étant pire actuellement… il devrait y avoir une actualisation des données sous peu) :

- 62 000 logements en HLM
- 40 000 places dans les centres communautaires et les coopératives
- Les jeunes mères monoparentales sont en 4e priorité pour ces logements

En 2004 :

- 17,4 % des mères monoparentales consacraient plus de 50 % de leur revenu au loyer
- 69 % des mères monoparentales âgées entre 20 et 24 ans consacraient plus de 30 % de leur revenu au loyer
- 75 % des mères monoparentales âgées entre 15 et 19 ans consacraient plus de 30 % de leur revenu au loyer

Bibliographie

BAZIN, Catherine, Revendications sur la situation des mères étudiantes et des ménages étudiants du Québec, La MÉMEQ (Mères étudiantes et ménages étudiants du Québec), document préliminaire, 9 mars 2005, 17 pages.

CANADA, CONDITION FÉMININE, Personne ne doit choisir entre la famille et le travail ! Un regard féministe sur la conciliation famille-emploi-études, Québec, Comité Conciliation famille-emploi-études du Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail, 2006, 42 pages.

GALARNEAU, Diane. « Scolarité et revenu des parents seuls », L’emploi et le revenu en perspective, [En ligne], vol. 6, numéro 12, décembre 2005, 13 pages

GARIÉPY, Geneviève, Geneviève Guernier, Connaître les parents-étudiants de l’UQÀM. Réalité, besoins et ressources, Groupe de travail sur la conciliation études/famille, première partie, février 2007, 79 pages.

QUÉBEC, CONSEIL DU STATUT DE LA FEMME, Étudiante et mère : un double défi – Les conditions de vie et les besoins des mères étudiantes, Québec, Bibliothèque nationale du Québec, août 2004, 119 pages.

SCHOEN, Sophie. « Mères étudiantes : une entrevue », Revue Ultimatum 2006-2007, Montréal, Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante, p.21-23

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